Il existe différentes formes de myocardiopathies félines, mais la plus fréquente chez 70% d’entre eux est la forme « hypertrophique » où les parois cardiaques s’épaississent fortement pour ne laisser au sang que des cavités cardiaques de volume restreint pour circuler.
Cette maladie est :
– soit primaire, c’est à dire de cause inconnue ou génétique ;
– soit secondaire à une autre maladie générale telle que l’hyperthyroïdie après l’âge de 10 ans, l’insuffisance rénale, l’hypertension artérielle, ou d’autres maladies plus rares comme l’acromégalie ou le lymphome myocardique. Dan ce cas, il suffit en général de traiter la cause sous-jacente et l’insuffisance cardiaque s’améliore.
Quels espoirs de guérison ?
Malheureusement les formes primaires inconnues sont bien plus fréquentes et sans espoir de guérison définitive. Certaines races sont très prédisposées comme le Persan, le British Shorthair, le Chat des Forêts Norvégien, le Turc Van, le Scottish Fold, le Sphinx. Chez le Main-Coon et le Ragdoll, un déterminisme génétique a été prouvé et il existe un test sanguin pour la détecter. Ces deux races sont sujettes à des formes de Myocardiopathie Hypertrophique graves et dès le jeune âge.
Une maladie insidieuse
La maladie est très insidieuse, car elle peut rester dormante plusieurs années, ne pas être détectable (au moins 30% des chats malades n’ont pas de souffle cardiaque audible au stéthoscope par le vétérinaire !) et apparaître très brutalement sans aucun signe annonciateur.
Les symptômes habituels sont :
– soit de graves difficultés respiratoires très soudaines,
– soit une paralysie brutale des deux membres postérieurs (elle est due à un caillot de sang qui bloque les artères iliaques) (maladie appelée Thrombo-Embolie Aortique Féline).
Il n’existe pas de traitement réversible des myocardiopathies félines, ni de traitement chirurgical à ce jour ; des médicaments visant à soulager les fonctions cardiaques et respiratoires sont prescrits à vie, sachant qu’un traitement quotidien n’est pas forcément facile à administrer à un chat, contrairement au chien, plus malléable.
Outre la forme hypertrophique, il existe chez 30% des chats environ les formes restrictives, dilatées (comme chez le chien), non classées et enfin la forme arythmogène du ventricule droit comme chez le Boxer. Enfin, chacune de ces formes peuvent être sous-classées en formes « obstructives » ou « non-obstructives ».
Un échodoppler pour poser le diagnostic
Seul l’échodoppler cardiaque permet de caractériser le type de myocardiopathie dont souffre un chat, aucun autre moyen diagnostique n’est aussi performant. Un diagnostic échographique précis doit impérativement être obtenu afin de prescrire le traitement le plus adapté. En effet, chaque forme et sous-forme se traite différemment. Les traitements médicaux mis en place sont toujours palliatifs et malheureusement jamais curatifs.
Cardiopathies congénitales : aussi chez les chats
Enfin, un faible pourcentage de chats (5% environ) sont atteints comme les chiens de maladies cardiaques à la naissance, que l’on nomme « cardiopathies congénitales ». Les plus fréquentes sont :
– des « malformations» de valvules et notamment chez le chat la valve tricuspide, maladie appelée « Dysplasie tricuspidienne » ; seul un traitement médical est actuellement disponible mais une technique de remplacement valvulaire chirurgical sera certainement au point dans un futur proche, comme pour le chien.
– des communications entre le cœur gauche et le cœur droit. La malformation de naissance la plus fréquente chez le chat est une communication entre les 2 ventricules (appelée « communication inter-ventriculaire ») ; elle est à ce jour réparable grâce à une technique de pointe sous circulation extra-corporelle.
Contrairement à ceux souffrant de myocardiopathie hypertrophique (d’origine génétique ou acquise), les chatons atteints de maladie cardiaque congénitale ont TOUS un souffle cardiaque audible dans les premiers mois de leur vie. La réalisation d’une échocardiographie et d’un doppler est alors indispensable pour établir un diagnostic, un pronostic et proposer le traitement le plus adéquat.
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